Quand l’extraordinaire devient invisible
Quand l’extraordinaire devient invisible

Quand l’extraordinaire devient invisible

« Vue sur le net », selon la formule consacrée, cette petite histoire :
Un jour, dans une station de métro new-yorkaise, un homme a joué du violon pendant quarante-cinq minutes.
Certains passants se sont arrêtés, quelques-uns ont applaudi.
À la fin de sa prestation, il avait récolté une trentaine de dollars en pourboires.
En réalité, ce musicien n’était autre que Joshua Bell, violoniste américain considéré comme l’un des plus grands virtuoses de notre époque.
Ce jour-là, dans un total anonymat, il a interprété certaines des œuvres les plus complexes jamais écrites, sur un violon valant une fortune.
Deux jours plus tôt, Joshua Bell était en concert à Boston en compagnie d’un orchestre symphonique réputé.
À Boston, il fut ovationné. Dans le métro de New-York, il est passé inaperçu.

Si cette expérience est vraie et il semble bien qu’elle le soit, comme bien d’autres auparavant, elle a contribué à prouver une chose : l’extraordinaire, plongé dans l’ordinaire, peut ne pas briller et même devenir quasiment invisible.
Elle démontre que pour être remarqué, le talent exige sans doute un minimum d’affinités avec la discipline pratiquée, mais qu’il doit surtout faire l’objet d’une attention particulière de la part d’un public doté d’un esprit critique suffisamment affuté.
Des critères qui déterminent le niveau de popularité des personnes qui, chacune dans leur domaine, sont capables de l’extraordinaire.

Et c’est ainsi que le génie d’un violoniste sera toujours plus discret que celui d’un footballeur !

MT

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